Des avancées dans la prévision du risque Des avancées dans la prévision du risque sur blés
La grille agronomique d'évaluation du risque Don sur blé tendre a été affinée ces dernières années. En 2008, le même outil voit le jour pour le blé dur.
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La présence de mycotoxines dans les récoltes de blé dépend avant tout du climat de l'année, par définition non maîtrisable. Toutefois, l'agriculteur peut jouer sur plusieurs facteurs agronomiques pour minimiser le risque de présence de déoxynivalénol (Don). Le premier de ces facteurs est la gestion des résidus fonction du précédent cultural et du travail du sol. Vient ensuite le choix d'une variété plus ou moins sensible à la fusariose des épis et à l'accumulation de Don. Ces deux premiers leviers sont intégrés dans les grilles agronomiques d'évaluation du risque Don, élaborée par Arvalis. La gestion des résidus a une plus forte importance les années où la pression de fusariose est forte, tandis que le choix variétal prend le pas si la pression est moindre.
Le traitement fongicide autour de la floraison est le troisième levier à mettre en oeuvre. Ainsi, le traitement anti-Fusarium a un véritable impact sur la teneur en Don du blé dur, à condition d'être correctement effectué. La spécialité employée doit être efficace sur les Fusarium producteurs de Don, comme F. graminearum et F. culmorum , et être appliquée au moins à 75% de la dose homologuée. Le positionnement du traitement est primordial: son efficacité est optimale dans les trois jours qui précèdent ou qui suivent la floraison. Enfin, assurer une récolte propre permet de diminuer encore le risque.
Précédent de maïs fourrage
Après une année 2007 pleine d'enseignements sur les contaminations en Don sur blé tendre, Arvalis a fait évoluer sa grille agronomique. Le niveau de risque 2 a été segmenté sur le critère de la sensibilité variétale, avec une distinction entre les variétés peu ou moyennement sensibles et celles dites sensibles.
D'autre part, le maïs fourrage est dissocié du maïs grain lorsque des techniques sans labour sont utilisées. En effet, d'après les enquêtes réalisées sur blé tendre entre 2001 et 2007, les teneurs en Don diffèrent peu entre un précédent de maïs grain et un autre de maïs fourrage si le sol a été labouré. En revanche, avec des techniques sans labour, de véritables différences sont observées. Sur variétés moyennement sensibles et sensibles, les teneurs moyennes en Don doublent entre un précédent ensilé et un de maïs grain. En techniques sans labour, les précédents de maïs fourrage sont donc classés moins à risque que les précédents de maïs grain.
La grille d'évaluation du risque Don sur blé dur a été élaborée sur le même modèle que celle du blé tendre. Seuls les précédents de maïs et sorgho sont distingués des autres. Les enquêtes réalisées entre 2001 et 2007 permettent d'associer à chaque classe de risque un niveau moyen de Don ou encore un pourcentage de lots dépassant la teneur maximale autorisée (1.250 µg/kg). Les blés tendres identifiés avec le risque maximal – 6 – n'atteignent en moyenne que 700 µg/kg et 300 µg/kg pour le niveau de risque 5. Le blé dur est une espèce plus sensible. Ainsi, plus de 60% des blés durs classés en niveau de risque "f" dépassent la valeur seuil de 1.750 µg/kg, pour une valeur moyenne de 2.000 µg/kg. Cette valeur est encore de 1.000 µg/kg pour le risque "e". Toutefois, les niveaux de risque "d", "e" et "f" représentent moins de 3% des surfaces.
Prendre en compte la sensibilité variétale
Sensibilité des variétés de blé tendre à la fusariose des épis et risque Don associé |
→ PEU SENSIBLES
7 : Apache, Graindor, Renan.
6 : Galibier, (Hymack), (Chevalier), Hysun.
→ MOYENNEMENT SENSIBLES
5 : (Altigo), Andalou, Alixan, (Arlequin), (Rustic), Haussmann, Inspiration, (Menestrel).
4,5 : Instinct, Mercato, Sankara, Soissons, (Euclide), Cezanne, Paledor, (Premio).
4 : (Accor), Aubusson, (Campero), Koreli, Paladain, Perfector, (Aldric), Epidoc, (Iridium), (Selekt), (Pepidor).
→ SENSIBLES
3,5 : (Ambition), Arack, Dinosor, Mendel, Orvantis, (Bagou), Glasgow, Pericles, Rodrigo, Maxyl, Richepain, Samuraï, Toisondor, Rosario.
3 : (Bermude), Caphorn, Charger, Garcia, (Boisseau), Isengrain, Shango, (Timber), Sogood, Tremie.
2 : Royssac, PR22R58.
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Notes de 2 à 7: source Geves modifiée par Arvalis. (...) Variétés à confirmer.
Sensibilité des variétés de blé dur à l'accumulation de Don |
→ MOYENNEMENT SENSIBLES
6 : Janeiro, Pescadou.
5 : Joyau, (Cultur), Artimon, (Durobonus).
4,5 : Neodur, Sachem, Orlu, Karur, (Kombo), (Isildur), (Miradoux).
→ SENSIBLES
4 : Biensur, Dakter, Orjaune, Argeles, Provenzal, (Liberdur), Ambrodur.
→ LES PLUS SENSIBLES
3 : Lloyd, Brennur.
2 : Nefer, Acalou, Byblos.
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Notes de 2 à 6: source Arvalis 2008. (...) Variétés à confirmer.
Alternatives au labourSans surprise, le broyage et un léger travail du sol diminuent le taux de Don par rapport au semis direct. Dans un essai travail du sol longue durée sur blé tendre après maïs, mené par Arvalis depuis 1999, différentes modalités ont été comparées à un témoin «broyage des cannes + labour», noté en base 100. La teneur en Don passe de 329% du taux du témoin pour un semis direct, à 286% avec l'utilisation d'un Sémavator et 158% pour un broyage suivi d'un travail superficiel au Rotavator. Une autre modalité prometteuse, essayée pour la première fois en 2007, se classe entre le «broyage + labour» et le «broyage + Rotavator». Il s'agit d'un semis direct, suivi d'un broyage des cannes. Le semis est facilité, car les résidus sont encore verticaux et le ressuyage meilleur que pour un sol recouvert de résidus. Le broyage est réalisé après le semis. Cette technique reste toutefois àconfirmer. |
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